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Tourisme durable : comment réduire l’empreinte carbone de ses vacances ?

Temps de lecture : 5 minutes

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Publié le : 24/06/2025

Lunettes de soleil sous un ciel bleu éclatant, symbole des vacances.

Les vacances approchent. Pour beaucoup d’entre nous, c’est l’occasion de faire une pause, de changer d’air, de souffler un peu. On commence à bien le savoir : nos vacances ont un poids carbone bien réel, et pèsent sur le climat.

En 2021, après les confinements, on avait commencé à se poser des questions : 44 % d’entre nous affirmaient vouloir payer plus cher pour un séjour plus respectueux de l’environnement (1) . Depuis, la pandémie est passée, mais les enjeux environnementaux, eux, sont restés.

Le tourisme est responsable de 97 millions de tonnes de CO₂e (2) en France. Soit l’équivalent de l’empreinte carbone moyenne d’environ… 10,5 millions de Françaises et Français ! Plus des deux tiers de l’empreinte carbone du tourisme est lié à l’empreinte carbone des transports.

À l’heure où le réchauffement climatique nous oblige à revoir nos habitudes de vie, les vacances sont un levier souvent oublié, et pourtant très concret.

Et si on profitait de la saison des vacances pour voyager autrement ? Le tourisme durable offre des pistes intéressantes à explorer. Le tourisme durable n’est pas un label, ni une contrainte. Pour le définir simplement, on pourrait dire qu’il s’agit d’une manière de voyager plus respectueuse des lieux visités, des gens qui y vivent, et de la planète.

Dans cet article, regardons ensemble ce qui pèse le plus dans nos vacances, et comment alléger notre impact.

L’empreinte carbone du transport : le plus gros poste des vacances

69 % des émissions liées au tourisme viennent des moyens de transports utilisés pour nos vacances (3). Et c’est le trajet aller-retour vers le lieu de nos vacances qui concentre la majorité de l’impact, bien plus que les déplacements une fois sur place.

Si on regarde les émissions pour 1000 kilomètres parcourus pour un passager, le train reste l’un des meilleurs choix pour alléger l’empreinte carbone de ses vacances.

À l’inverse, l’avion reste le plus émissif, surtout sur les longues distances. Il représente à lui seul un tiers des émissions du tourisme en France.

Un aller-retour Paris–New York, par exemple, c’est 1,8 tonnes de CO₂e. Soit environ 20 % de l’empreinte carbone annuelle moyenne en France. Autrement dit, un trajet Paris–New York représente 2 mois de vie quotidienne… alors même que l’objectif national est de 2 tonnes par an d’ici 2050. Envie d'en savoir plus sur l'objectif national ? On vous explique tout dans cet article : Pourquoi et comment calculer son empreinte carbone ?

La voiture : le mode de transport préféré… et un gros poste d’émissions

Et la voiture dans tout ça ? Elle pèse lourd elle aussi : comme l’avion, nos déplacements en voiture représentent un tiers des émissions du tourisme intérieur en France. C’est le moyen de transport le plus utilisé par les Français en vacances.

C’est donc là que se joue une grande partie de notre marge de manoeuvre. Surtout lorsqu’on sait que les voyages longues distances en voiture comptent seulement 2,25 personnes à bord (4).

Réduire l’empreinte de ses vacances, c’est donc avant tout bien choisir sa destination :

  • Éviter l’avion reste le réflexe numéro un pour alléger l’empreinte carbone de ses vacances.
  • Le train est l’alternative la plus sobre (et agréable) pour traverser la France et l’Europe.
  • Si le train n’est vraiment pas une option, mieux vaut essayer de remplir la voiture au maximum : plus il y a de passagers, plus les émissions sont réparties. Le covoiturage est une bonne manière d’y parvenir.

Le grand retour des trains de nuit

Bon à savoir : on peut traverser la France en dormant ! Les trains de nuit (5) desservent aujourd’hui dix villes comme Nice, Toulouse, Lourdes ou Briançon depuis Paris. D’ici 2030, de nouvelles lignes devraient voir le jour. Et avec un pass Interail (6), c’est toute l’Europe qui devient accessible en train : 33 pays, sans les embouteillages, ni les émissions de kérosène.

Petit rappel utile : quand on parle d’empreinte carbone des transports, il ne s’agit pas seulement de l’essence dans le réservoir. On prend aussi en compte la fabrication des véhicules, leur entretien, et même les infrastructures qu’ils utilisent (routes, rails, aéroports…). Un trajet, c’est plus qu’un plein d’essence.

Pour en savoir plus sur les mobilités douces et actives au quotidien ou en voyage, lisez aussi notre article dédié.

Quel est l’impact carbone de nos hébergements de vacances ?

L’hébergement représente 13 % de l’empreinte carbone du tourisme en France. Tous les types de logements ne se valent pas ! Une nuit à la belle étoile, dans un camping, émet jusqu’à 5 fois moins de CO₂e qu’une nuit dans une résidence secondaire, à l’usage peu optimisé.

Graphique comparatif de l’empreinte carbone d’une nuit selon le type d’hébergement : camping, location saisonnière, hôtel, résidence secondaire.

Ces écarts d’empreinte carbone des hébergements de tourisme s’expliquent par plusieurs facteurs. Certains hébergements demandent plus d’énergie à construire, à chauffer, à équiper… Et aussi parce qu’ils monopolisent des bâtiments qui restent vides la majeure partie de l’année, alors qu’ils pourraient loger des habitants du territoire.

Pression écologique du tourisme : des lieux fragiles sous tension

Gorges du Verdon et de l’Ardèche, Venise, baie du Mont-Saint-Michel… Dans ces lieux très fréquentés, des quotas, mesures de régulation des flux de visiteurs ou fermetures temporaires sont parfois mis en place pour limiter la pression touristique.

Le surtourisme (7) fragilise les écosystèmes : déchets qui s’accumulent sur les plages, eaux polluées, sentiers érodés… En Méditerranée, plus de la moitié des déchets retrouvés en mer sont liés aux activités touristiques. À Marseille, les criques des Calanques n’accueillent plus que 400 visiteurs par jour, contre 2 500 auparavant, pour limiter les dégâts.

Pour se repérer facilement, des labels comme l’Écolabel (8) européen ou la Clef Verte (9) garantissent une gestion plus respectueuse de l’énergie, de l’eau et des déchets. Mieux répartir les séjours dans l’espace (hors zones saturées) et dans le temps (hors saison) fait aussi partie des réflexes d’un tourisme plus durable. C’est un vrai enjeu : 80 % de l’activité touristique se concentre aujourd’hui sur 20 % du territoire français.

Loger chez des proches ou échanger son logement sont aussi des manières de voyager plus sobrement : pas besoin de construire, ni d’étendre encore l’espace touristique… et souvent plus de calme et le plaisir de vivre dans des lieux habités toute l’année, qui ont une âme, en plus d’être bien équipés !

Tourisme durable : redonner du sens à nos activités

Famille installée sous une tente en pleine nature au bord de la mer, au coucher du soleil.

Il n’est pas nécessaire de partir loin pour vivre des expériences dépaysantes.

  • Adepte du dépaysement culinaire ? Il suffit de franchir la frontière pour se faire bousculer dans ses habitudes alimentaires ! Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Pologne sont réputés pour la qualité et la diversité de leurs assiettes. Ceci étant, la France reste championne de la gastronomie, il suffit parfois juste de changer de région pour découvrir de nouveaux goûts !
  • Envie de pratiquer les langues étrangères ? En Europe, on parle 24 langues officielles et plus de 60 langues régionales. Du finnois au nord de la Laponie à l’espagnol en Andalousie, plus de 4 000 km de diversité s’offrent à vous, sans quitter le continent. Il suffit parfois de traverser une frontière pour changer d’ambiance, d’assiette… et de langue !
  • Fan d’expériences collectives formatrices ? Les chantiers participatifs et le woofing permettent, le temps d’un séjour, de découvrir de nouvelles pratiques, voire de nouveaux modes de vie ! La plateforme d’hébergement Warmshowers (10) met en relation les cyclistes avec des hôtes partout dans le monde.
  • Explorer la richesse des paysages : glaciers, montagnes, forêts, lacs et rivières ou littoraux…La France et l’Europe regorgent de trésors naturels accessibles sans traverser la planète. Dépaysement assuré en quelques heures de train !

Plein air et liberté : le combo gagnant du cyclotourisme et de la rando

Vélo de randonnée équipé de sacoches, posé dans un paysage naturel, illustrant le cyclotourisme comme mode de voyage bas carbone.

Comment allier transport bas carbone, activité de plein air, liberté et découverte ? À vélo ou à pied, le principe est le même : avancer au rythme de nos pas (ou coups de pédale), prendre le temps de savourer les paysages, vivre une vraie parenthèse ressourçante.

La France est un terrain de jeu idéal : elle est la 2ᵉ destination mondiale pour le cyclotourisme, et un paradis pour les amateurs de randonnées, avec ses innombrables sentiers de Grande Randonnée emblématiques (Saint-Jacques-de-Compostelle, Stevenson, sentiers côtiers…) (11), ses voies vertes et véloroutes (12) et ses parcs naturels.

Il y a autant de manières de pratiquer le cyclotourisme et la randonnée : de l’autonomie totale (tente, gamelle et réchaud) au mode “pension complète” (hébergé en dur, restos… jusqu’au transport des sacoches).

Manger durable, même en vacances

Pique-nique de vacances simple et convivial avec fruits, pain, salade et vaisselle réutilisable, posé sur une nappe en plein air.

En vacances, on mange souvent plus riche, on fait parfois moins attention… et c’est normal de vouloir se faire plaisir. Mais on peut aussi voir cette parenthèse comme un moment pour cuisiner autrement : tester des recettes qu’on n’a jamais le temps de faire, préparer des plats simples avec des fruits et légumes de saison, et l’été, ce n’est pas ce qui manque !

Les bons réflexes du quotidien peuvent facilement suivre dans la valise : emporter quelques boîtes de conservation, une gourde, des sacs à vrac… c’est autant de déchets en moins une fois sur place.

Et comme à la maison, on peut s’organiser pour consommer local et manger durable. Se renseigner sur les marchés de producteurs, repérer une petite épicerie locale ou un magasin en vrac. Pour ça, la carte interactive ''Près de chez nous'' (13) recense près de 22 000 initiatives locales engagées dans la transition écologique, partout en France.

Manger durable, même en vacances, c’est souvent plus simple qu’on ne le pense…et tout aussi savoureux. Pour aller plus loin, n'hésitez pas à aller lire notre article sur l’alimentation durable.

Voyager autrement, c’est possible, et ça peut même rendre les vacances plus riches, plus simples, et plus alignées avec le climat.

Vous partez bientôt ? Je calcule mon empreinte carbone.

Infographie du simulateur Nos Gestes Climat pour estimer son empreinte carbone et eau.

Sources :
1 - Le secteur du tourisme en France a émis 97 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2022
2 - En mars 2021, l’Institut français d’opinion publique (Ifop) faisait le point sur les attentes des Français. 44 % d’entre eux se déclaraient prêts à payer plus cher leur séjour pour voyager de manière respectueuse de l’environnement.
3 - Le transport représente 69% de l’empreinte carbone du secteur du tourisme, et le transport aérien 29% à lui seul.
4 - Sur les trajets en voiture longue distance, le taux d'occupation de la voiture est de 2,25 personnes.

5 - 10 destinations desservies par les trains de nuit

6 - L'Europe en train
7 - Le surtourisme : quel impact sur les villes et sur l'environnement ?
8 - Qu'est-ce qu'un écoloabel ?
9- La Clef Verte, label de tourisme durable pour les hébergements
10 - Warmshowers, communauté mondiale de cyclotouristes
11 - Les Sentiers de Grande Randonnée en France
12 - Carte des voies vertes et véloroutes de France
13 - Carte interactive Près de chez nous, pour une alimentation durable

Cet article s'appuie également sur le guide ADEME "Comment passer des vacances plus écologiques ?", publié en juin 2025.

Portrait de Myriam Blal

Myriam,

Myriam est journaliste de métier, passionnée par les mots justes et les idées claires. Elle s’attache à écrire des textes accessibles, qui parlent à tout le monde, sans jargon. Elle contribue au blog de Nos Gestes Climat en tant que rédactrice depuis 2025.