Pourquoi et comment calculer son empreinte carbone ?
Temps de lecture : 5 minutes
|Publié le : 16/06/2025

Sommaire
Réchauffement climatique, gaz à effet de serre, impact carbone… On entend souvent ces termes, sans toujours savoir comment ils se traduisent dans notre vie quotidienne. Mais combien de ces gaz émet-on vraiment, nous, au quotidien ? Et surtout : que faire pour en émettre moins ?
Depuis le siècle dernier, la concentration de carbone dans l’atmosphère augmente, et le climat en subit déjà les conséquences : montée des eaux, canicules, effondrement de la biodiversité... Ces dérèglements sont directement liés à nos émissions de gaz à effet de serre.
Et si la première étape pour y voir clair, c’était de faire le point ? Calculer son empreinte carbone, c’est exactement ça : se poser, passer en revue ses habitudes de vie en matière d’alimentation, de logement, transport ou encore consommation, et mesurer leur poids en gaz à effet de serre.
Ce n’est pas un jugement ni une note. C’est un outil pour comprendre l’impact carbone de son mode de vie, et repérer les gestes les plus efficaces pour réduire son empreinte individuelle.
Si vous voulez passer directement à l’action, vous pouvez faire le test maintenant sur notre simulateur de calcul d’empreinte carbone.
Mais si vous êtes en phase de réflexion, et que vous vous demandez à quoi sert l’empreinte carbone, comment elle est calculée, et ce qu’elle permet de comprendre sur son mode de vie… cet article est pour vous.
Calculer son empreinte carbone : à quoi ça sert vraiment ?
Quand on s’intéresse à la transition écologique, on tombe vite sur une avalanche de conseils. Couper l’eau, trier ses déchets, éteindre la lumière en quittant une pièce, changer de fournisseur d’électricité, trier ses mails… Ok, ok ! Mais qu’est-ce qui a vraiment un impact sur le climat ?
Sans ordre de grandeur, difficile de savoir où concentrer ses efforts. Connaître son empreinte carbone individuelle permet de répondre à cette question : quelles actions pèsent le plus ?
Connaître notre empreinte carbone nous permet de :
- Hiérarchiser les actions les plus efficaces pour réduire son empreinte
- Prendre du recul sur certains éco-gestes
- Évaluer ses progrès dans le temps
- Mieux se situer dans les discussions avec ses proches (famille, travail)
Est-ce que c’est un indicateur parfait ? Non. Le carbone n’est qu’une porte d’entrée parmi d’autre pour comprendre les crises environnementales auxquelles nous faisons face, aux côtés de la biodiversité, de l’acidification des océans, de la disponibilité de l’eau douce.
Comment se calcule une empreinte carbone ?
L’empreinte carbone désigne la quantité totale de gaz à effet de serre (GES) émis directement et indirectement par une personne par ses activités sur une année. Le dioxyde de carbone, le CO₂, est le principal gaz à effet de serre, mais il y en a d’autres : méthane, protoxyde d’azote par exemple. C’est pourquoi on parle “d’équivalent carbone” ou CO₂ équivalent (ou CO₂e). Pour aller plus loin, lisez notre article complet sur la définition et le calcul de l’empreinte carbone.
Calculer son empreinte carbone consiste à additionner l’ensemble des gaz à effet de serre émis par ses activités quotidiennes, en tenant compte de plusieurs facteurs comme les déplacements, l’alimentation, le logement et la consommation de biens et services.
Construction, usage, consommation : les trois côtés de notre empreinte carbone
Derrière notre empreinte carbone, on retrouve trois grandes catégories d’émissions.
Construction
La première partie de l’empreinte est liée à la production de tout ce qui est manufacturé (fait par la main de l’homme) :
- une maison ou un appartement
- une voiture personnelle
- un réfrigérateur, une télé, un smartphone, etc
Ces objets ont nécessité des matériaux, de l’énergie, du transport pour leur fabrication. Cette fabrication a généré des émissions, et ces émissions sont réparties sur la durée de vie estimée du bien.
Chaque objet “porte” son empreinte carbone pendant toute sa durée de vie : 50 ans pour une maison, 10 ans pour un réfrigérateur, 2 ans et demi pour un smartphone, et un certain nombre de kilomètre pour une voiture, selon son gabarit.
Avoir chez soi des téléphones inutilisés, des équipements sportifs qui dorment dans le garage ou une voiture qui roule quatre fois par an, c’est alourdir son empreinte “pour rien”.
Faire durer ses objets au-delà de leur durée de vie “prévue”, c’est réduire fortement leur empreinte de construction.
Certains objets n’ont “que” une empreinte de construction : ainsi par exemple du mobilier !
Usage
La seconde partie des émissions est liée à l’énergie qui est nécessaire pour faire marcher les produits manufacturés que l’on possède :
- du gaz pour le chauffage ou la cuisson
- de l’essence pour la voiture
- de l’électricité pour le réfrigérateur
- du bois pour le poêle
Chaque source d’énergie a son empreinte carbone, exprimée en grammes de CO2 équivalent par kilowattheure. Ce sont les émissions de carbone liées à la production d’un kWh de chacune de ces énergies. Certaines sont bien plus carbonées que d’autres…
En moyenne, pour les objets qui fonctionnent à l’électricité (électroménager, numérique…), la majeure partie de l’empreinte est liée à la construction de l’objet, plus qu’à son usage. Ainsi du numérique :
Consommation
En dernier lieu, il y a… notre source d’énergie à nous : l’alimentation ! Le vivant et ses généreux produits : légumes, fruits, céréales, légumineuses, viandes, poissons, produits laitiers…
Tout comme les objets manufacturés, chacun des aliments présents dans nos assiettes a généré des émissions de gaz à effet de serre pour sa production (puis sa logistique, et son acheminement).
Nous aurions pu mettre l’alimentation dans la partie “production”, car les principes sont tout à fait similaires… mais par convention, on ne parle pas pour l’alimentation de “construction” car il ne s’agit pas ici d’objets manufacturés (quoique l’on pourrait se poser la question pour les produits transformés !), et ils ne nécessitent clairement pas d’amortissement : ils sont généralement consommés rapidement.
Empreinte carbone par secteur : qu’est-ce qui pèse vraiment ?
Les émissions carbone proviennent de diverses activités humaines : les moyens de transport, l’alimentation, le logement, la consommation de produits et de services, la production industrielle ainsi que le service public.
En France, notre empreinte carbone moyenne est d’environ 9,3 tonnes de CO₂e par personne et par an (1). Ces émissions se répartissent entre plusieurs grands postes de notre vie quotidienne :
Ces chiffres varient évidement selon les modes de vie, mais ils donnent une idée claire des grands postes d’émissions carbone. Les trois secteurs les plus polluants sont le transport, le logement et l’alimentation.
Mais alors, quelles sont nos actions les plus émettrices dans la vraie vie ?
- Un vol Paris-New York (aller simple) = 1 770 kg CO₂e
- 1kg de viande de boeuf = 28 kg CO₂e
- 10 000 km en voiture à essence = 2 176 kg CO₂e
- Un smartphone neuf = 85,9 kg CO₂e
Comment faire son “bilan carbone” personnel en ligne ?
Vous voulez mesurer votre “bilan carbone” personnel (2) ? Bonne nouvelle : il existe des outils en ligne. Le simulateur carbone Nos Gestes Climat est aujourd’hui le plus utilisé en France, avec plus de 2 millions de tests déjà réalisés.
Ce succès s’explique par plusieurs atouts :
- Rapide : 10 minutes suffisent pour obtenir une estimation fiable.
- Clair : vous comprenez ce qui pèse le plus, secteur par secteur.
- Fiable : validé par l’ADEME, régulièrement mis à jour.
- Ouvert : gratuit, accessible à tout le monde.
- Complet : empreinte carbone, mais aussi empreinte eau, et bientôt plus encore !
La calculatrice carbone Nos Gestes Climat se base sur vos réponses dans les domaines clés du quotidien (modes de déplacement, régime alimentaire, consommations énergétiques, achats)
Elle vous donne un estimation globale de votre empreinte carbone, mais surtout une lecture claire, secteur par secteur. Vous voyez immédiatement ce qui pèse le plus et quelle actions peuvent vraiment faire la différence.
Le calculateur Nos Gestes Climat ne sert pas qu’à se situer, il aide à identifier les leviers les plus efficaces pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Et parce que, “ensemble, on va plus loin” vous pouvez aussi faire le test entre amis, en famille, et même avec vos collègues !
Se situer par rapport à la moyenne, et amorcer le changement
Aujourd’hui, notre empreinte moyenne tourne autour de 9 tonnes. Pour respecter l’Accord de Paris, il faudrait viser 2 tonnes par an d’ici 2050.
Ça fait beaucoup. Mais tout ne repose pas sur nos épaules : l’État, les entreprises, les collectivités ont aussi leur part de responsabilité dans la transition écologique.
À titre individuel, la bonne nouvelle, c’est que les actions les plus efficaces sont souvent celles qui améliorent aussi notre qualité de vie.
Comprendre ses émissions, c’est pouvoir faire des choix.
Le but n’est pas de tout changer. Le but et de choisir où on met son énergie, son argent, son attention.
Comment adopter une vie bas carbone ? 4 bons réflexes à cultiver
1. Bouger moins
Remplacer la voiture solo par la marche si on peut, le vélo ou le train, c’est l’un des leviers les plus puissants pour réduire ses émissions carbone. Éviter les trajets en avion. Les mobilités douces et actives sont d’une efficacité redoutable pour réduire son empreinte carbone.
2. Vivre dans un logement adapté
Un logement bien isolé et de taille raisonnable, chauffé par une énergie peu émettrice, réduit durablement l’impact de l’empreinte de votre logement. Le chauffage, en particulier, pèse lourd : remplacer une chaudière fioul ou gaz par une pompe à chaleur ou une chaudière bois peut réduire jusqu’à 2,5 tonnes de CO₂e par an. Pour aller plus loin, découvrez nos conseils concrets pour réduire l’empreinte carbone de votre logement.
3. Manger moins de produits d’origine animale, plus de végétal
Manger plus souvent des repas végétariens suffit à faire chuter les émissions liées à l’alimentation. Tout comme manger des produits locaux et de saisons. Notre article sur l’alimentation durable en décrypte les grands principes et propose des conseils pratiques pour passer à l’action.
4. Acheter moins, mieux, et faire durer
Entre un smartphone neuf et un modèle reconditionné, l’empreinte carbone peut être divisée par quatre. Ce qui compte, c’est la durée de vie de l’objet. Avant d’acheter, posez-vous la question suivante : ai-je vraiment besoin de cet objet ? Une question simple, mais puissante.
Envie de savoir ce que ça donne chez vous ? Faites le test et mesurez votre empreinte carbone en 10 minutes.
Sources :
1 - Empreinte carbone individuelle - Ministère de la Transition écologique
2 - Le terme “bilan carbone” désigne à l’origine une méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre développée par l’ADEME, principalement destinée aux organisations. Pour les particuliers, on parle plus justement d’empreinte carbone. Néanmoins, “bilan carbone personnel” reste une expression courante, c’est pourquoi nous l’utilisons ici.

Myriam,
Myriam est journaliste de métier, passionnée par les mots justes et les idées claires. Elle s’attache à écrire des textes accessibles, qui parlent à tout le monde, sans jargon. Elle contribue au blog de Nos Gestes Climat en tant que rédactrice depuis 2025.