Le lexique pour tout comprendre à l’empreinte eau

L’eau est un élément si familier que l’on pourrait croire qu’on le connaît bien. N’est-ce pas à l’école primaire que nous étudiions déjà le cycle de l’eau ? Pourtant, la complexité apparaît rapidement lorsque l’on se penche sur notre impact sur cette précieuse ressource. Pour en saisir la finesse, il nous faut définir quelques notions.

Le cycle de l’eau

Il est bon de rappeler qu’en matière d’eau, comme en matière de carbone, nous sommes (à l’échelle de la planète) dans un circuit fermé. L’eau ne disparaît jamais, mais elle passe son temps à se transformer. Nous la retrouvons sous 4 formes distinctes entre lesquelles elle évolue :

• L’eau liquide : dans les lacs, rivières et océans
• La vapeur d’eau : dans l’air, les nuages
• La glace : sur les sommets, dans la banquise
• Les molécules d’hydrogène (H) et d’oxygène (O) peuvent s’assembler et se désassembler pour former… de l’eau

Si elle ne disparaît jamais, la façon dont elle se répartit sur la planète, et sa qualité (présence ou non de polluants) peut profondément affecter l’habitabilité de cette dernière, autant pour les humains que le reste du vivant.

Étudier notre empreinte eau, c’est essayer de comprendre comment nos usages bouleversent le cycle naturel de l’eau, et menacent l’habitabilité de nombreux territoires dans le monde.

L’empreinte eau

Il existe plusieurs méthodologies pour calculer l’empreinte eau. Nous avons fait le choix de nous baser sur la méthode AWARE, de Boulay et al, datant de 2018. À ce jour, c’est la plus consensuelle et recommandée par la commission européenne dans le cadre de calculs d’empreinte eau.

Cette méthode a l’avantage de quantifier et prendre en compte le stress hydrique des régions concernées par les prélèvements en eau.

Elle a, par contre, l’inconvénient de ne pas intégrer les émissions de polluants.

Les définitions

L’eau consommée et l’eau prélevée

L’eau prélevée correspond à l’extraction d’eau douce que nous réalisons dans des sources souterraines ou de surface. La partie de l’eau prélevée qui n’est pas rendue à son écosystème, à savoir qui ne revient pas après utilisation dans le même bassin versant, est dite “consommée” : soit qu’elle s’est évaporée, ou incorporée dans le sol, les plantes ou les objets produits.

Eau prélevée, consommée et restituée : le cas de la machine à laver

Côté empreinte

Lorsque nous calculons l’empreinte eau, nous nous intéressons à l’eau consommée, car c’est la part qui représente notre impact sur le cycle naturel de la ressource.

L’eau verte, bleue ou grise

Ces notions de couleurs de l’eau sont notamment très importantes pour évaluer l’empreinte d’une exploitation agricole.

L’eau bleue est l’eau prélevée, telle que définie ci-dessus.

L’eau verte est l’eau de pluie, absorbée par la terre, les plantes, ou évaporée.

L’eau grise est la quantité d’eau qui a été nécessaire pour dissoudre les polluants intégrés dans l’écosystème.e

Sur une exploitation agricole, l’eau bleue vient en complément de l’eau verte arroser les parcelles. L’eau grise est calculée en fonction de la quantité de polluants à diluer.

Eau bleue, verte, grise : le cas de l'exploitation agricole

Côté empreinte

Lorsque nous calculons l’empreinte eau, nous nous intéressons à l’eau bleue. L’eau grise est une notion non comprise dans la méthodologie AWARE que nous utilisons pour notre calcul d’empreinte.

L’eau virtuelle et l’eau domestique

L’eau domestique est celle qui sort de votre robinet. C’est votre consommation d’eau directe, celle que vous payez au travers de votre facture d’eau. En France, la consommation d’eau domestique est en moyenne de 150 litres par personne et par jour, répartis comme suit :

Répartition des consommations d’eau domestique moyennes des français

L’eau dite “virtuelle”, ou indirecte, est celle qui se cache derrière toutes vos consommations : c’est celle qui a servi à faire pousser les légumes que vous mangez, le soja des animaux que vous consommez, ou le coton de votre tee-shirt.

Côté empreinte

L’empreinte eau est le calcul de vos consommations d’eau virtuelle.

D’autres notions intéressantes

Le stress hydrique

Le stress hydrique est une situation dans laquelle les demandes en eau sont supérieures aux ressources disponibles.

L’évapotranspiration

Il s’agit de la combinaison de l’évaporation de l’eau libre, directe, et de la transpiration des végétaux. Soit toute l’eau passée dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau.