Environnement

L’humain est une espèce à part sur la planète : elle semble s’obstiner à laisser des traces de son passage. Si, il y a quelques millénaires, il s’agissait d’art rupestre, le fait est que cette obsession est devenue bien plus néfaste, pour le reste du vivant et lui inclus, depuis plusieurs décennies. Pollutions, climat, extinction de la biodiversité…nous faisons face à l’heure actuelle au plus grand défi auquel l’humanité a jamais été confrontée.

La mesure des “empreintes” est une façon de calculer par des méthodologies diverses quelle est l’ampleur de la “trace” que laisse un humain sur son passage. Émissions de gaz à effet de serre pour l’empreinte carbone, perturbation du cycle de l’eau pour l’empreinte eau, accaparement de terres pour l’empreinte écologique. Calculer pour comprendre, puis réduire, voire effacer cette trace.

Le climat de la Terre a été sujet à d’importantes variations sur les derniers millions d’années. Mais jamais un changement d’une telle ampleur sur une plage de temps aussi courte n’avait eu lieu. Les scientifiques sont unanimes sur la cause de ce chamboulement : les émissions massives de gaz à effet de serre des activités humaines. Le dioxyde de carbone est en première ligne, mais d’autres gaz à effet de serre sont rejetés par nos activités, avec un potentiel de réchauffement très important. À ce jour, la hausse de température mesurée est de 1,5° C en moyenne depuis la période 1850 - 1900. Cette hausse est très variable selon les territoires : très marquée sur les pôles, et plus importantes sur les terres que sur les océans.

Le carbone se retrouve sur de nombreuses formes sur notre planète. Sous forme de gaz (associé à deux molécules d’oxygène, il forme le dioxyde de carbone), il contribue à ce qu’on appelle “l’effet de serre” : le piégeage d’une partie des rayonnements solaires au niveau de la croûte terrestre. D’autres gaz contribuent également à cette captation, on les nomme “gaz à effet de serre”. C’est grâce à l’effet de serre que la vie sur notre planète est possible. Mais l’augmentation très forte des émissions de ces gaz contribue aujourd’hui au réchauffement global de la Terre, avec pour conséquence une forte hausse des événements climatiques violents (ouragans, inondations, sécheresses…).

Les activités humaines ont profondément affecté le cycle de l’eau, partout sur la planète. La conséquence principale de ce bouleversement est que l’eau pénètre moins les sols et la végétation, elle a un cycle dorénavant plus court : il pleut, beaucoup d’eau s’évapore, le reste parvient rapidement en rivière, puis en mer, et ça recommence. Le changement climatique amplifie la perturbation en favorisant l’évaporation. Et les perturbations du cycle de l’eau amplifient elles-mêmes le changement climatique, car la vapeur d’eau est également un puissant gaz à effet de serre, et sa persistance dans l’atmosphère augmente le réchauffement climatique.

Il y a plusieurs raisons qui motivent l’attention importante consacrée aux problématiques du carbone, en matière de crise environnementale. La première est que bien que ce ne soit qu’une des 9 limites planétaires, elle a un effet sur la majorité des autres limites (le changement climatique affecte la biodiversité, les ressources en eau, l’acidification des océans…). La seconde est que l’on ressent les effets du changement climatique directement, en tant qu’humains, partout sur la planète. Cette problématique est donc plus palpable que l’acidification des océans. Enfin, les calculs d’émission font l’objet d’un certain consensus scientifique, et nous avons donc une donnée mesurable, que l’on peut comparer, comprendre, et chercher à améliorer.