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Taking the testL'empreinte eau : pourquoi ? comment ?
An article by Julie Pouliquen, updated on 26/09/2024
Septembre 2023. La rentrée est là et notre petite équipe se réunit à Paris. Au programme d’un temps collectif : “quels sont nos chantiers pour l’année à venir ?”. Très vite, un sujet ressort : la motivation de tous pour travailler à l’intégration d’une nouvelle empreinte dans le simulateur. Si deux-trois autres pistes sont rapidement évoquées, les avis convergent rapidement : ce sera l’eau.
De nombreuses sources de motivation qui convergent
Records de chaleur et restrictions d’eau deviennent communs
Encore une fois, l’été 2023 bat des records qu’on aimerait voir disparaître du Guinness. Météo France le classe, pour la France, 4° été le plus chaud jamais enregistré. Le trio de tête regroupe 2018 et 2022. Il fait chaud, de plus en plus chaud. Ce qui nous ramène au carbone, mais aussi… à l’eau. En 2023, des conflits d’usage émergent au niveau de certaines communes, et un combat pour l’accès à l’eau commence à émerger.
Vous voulez parler d’eau et de biodiversité
De nombreux mails et messages convergent : si beaucoup d’entre vous viennent sur Nos Gestes Climat, c’est pour entendre parler de la crise environnementale au global. Le périmètre carbone est limitant, et cela peut être frustrant. Vous aimeriez que l’on puisse aborder d’autres sujets sur lesquels vous pourriez vous engager (ou l’êtes déjà) : potager et plantations d’arbres, économies d’eau, récupération des eaux de pluie, achats éthiques, upcycling… Nous aussi !
Nous souhaitons élargir la sensibilisation aux autres limites planétaires
Nous sommes bien conscients que nous vivons une crise qui est systémique. Il ne s’agit pas que de carbone. Tout est lié. Et nous ne pourrons nous projeter dans un avenir plus serein sans comprendre qu’il ne s’agit pas que d’un problème mathématique d’émissions de gaz à effet de serre. On parle de 9 limites planétaires, dont 6 sont franchies(et bientôt une septième). Si le carbone en est une d’une importance considérable (car intimement reliée aux autres), il n’est qu’une limite parmi d’autres. Du côté de l’eau douce, il est temps de se demander comment en assurer une gestion durable. Parler des autres limites permet de changer d’échelle.
Le modèle carbone est solide et stable
Bien que nous ne pourrons jamais parler d’exhaustivité du modèle carbone du simulateur, en septembre 2023, après quelques ajouts importants (dont les piscines privées, qui concernent plus de 10% des foyers français), nous pouvons considérer que le calcul est assez complet. À savoir, il ne manque aucun élément majeur d’empreinte (plusieurs centaines de kgCO2e) concernant une partie de la population notable (plus de 5% de la population). Par exemple :
- Bien qu’importantes, les émissions liées aux jets privés concernent trop peu de français pour mériter une question dans notre simulateur grand public (< 100 000 vols en 2022 en France)
- Bien que largement répandu, l’envoi de courriers postaux représente une empreinte bien trop faible pour que nous vous demandions de compter vos cartes postales.
Une phase qui permet de libérer de l’esprit pour de la créativité.
Une rencontre a fait tilt
Septembre 2023, nous rencontrons l’association SwimForChange, pour parler d’un éventuel partenariat autour des Jeux Olympiques à venir. Ils nous parlent d’un événement sportif majeur qu’ils préparent pour sensibiliser à l’empreinte eau. Ils aimeraient accompagner cet événement de la mise en ligne d’un calculateur d’empreinte eau…
Créer le calculateur empreinte eau de référence
Décision est prise d’investiguer le sujet de l’empreinte eau. À quoi ça pourrait ressembler ? Serait-ce un simulateur à part, ou intégré à celui du carbone ? D’où peut venir la donnée ? Ça veut dire quoi, empreinte eau ? Un champ de recherches s’ouvre à nous.
L’empreinte eau, c’est quoi ?
L’empreinte eau, c’est la consommation d’eau cachée dans nos achats et usages au quotidien. C’est l’eau qui a servi à faire pousser le tee-shirt que l’on porte, ou le maïs qu’a ingurgité le porc dont on a mangé une tranche de jambon ce midi. En moyenne, les français ont une empreinte eau supérieure à 5000 L/jour (oui, par jour !). L’humain perturbe le cycle de l’eau partout dans le monde, et certains territoires sont soumis à un stress hydrique de plus en plus important.
Sollicitation des experts
Pour monter en compétences sur le sujet, nous multiplions les rendez-vous avec des experts. Nous contactons les associations de sensibilisation, une hydrologue reconnue, les Agences de l’Eau. Nous assimilons beaucoup de nouvelles informations. Le thème est riche, plus dense et plus complexe que ce que nous aurions pu imaginer ! Ce qui décuple notre sentiment de toucher à un sujet d’importance, pour lequel la pédagogie sera clef.
Choix d’une méthode de calcul
Quelques décisions sont à prendre, que nous réfléchissons mûrement. Le choix de la méthode de calcul en est une, car l’empreinte eau ne bénéficie pas du même consensus que l’empreinte carbone, de ce point de vue : il existe plusieurs façons de calculer l’empreinte eau, et les résultats en empreinte peuvent fortement varier.
Notre choix va dans le sens de celui des premiers producteurs et diffuseurs de données sur l’eau sur notre territoire : le calcul utilise des données produite en suivant la méthode AWARE, qui a pour intérêt de bien comptabiliser le stress hydrique des régions où sont effectués les prélèvements en eau.
L’expertise sur la donnée
À propos de données... Si nous avons une source évidente de données côté carbone, ce n’est pas aussi évident côté eau. Heureusement, Agribalyse intègre déjà cette empreinte, donc nous l’aurons sur toute la partie alimentation, et nous découvrons avec soulagement que Ecobalyse intègre des premières données sur le textile. C’est déjà une bonne base. En matière d’eau, cela couvre une bonne partie de l’empreinte.
Quelques mois de développement plus tard et le nouvel indicateur est intégré à Nos Gestes Climat !
… Et qui sait, peut-être dans un an, une autre empreinte verra le jour ?