Une mobilité décarbonée, c'est bon pour la santé !
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|Publié le : 31/07/2025

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Dorénavant, la majorité de la population française est bien consciente du poids des déplacements dans leur empreinte carbone. Mais le passage à l’action est loin d’être évident : bénéfices éloignés et diffus, poids des habitudes…
À moins que l’on considère la question du point de vue de sa santé !
Les transports sont un des secteurs qui demandent les changements les plus radicaux pour se rapprocher de nos objectifs de décarbonation. Avec une empreinte moyenne par français de près de 3 tonnes, quand nous souhaitons atteindre 2 tonnes au global en 2050, le secteur doit opérer une révolution, qui doit s’accompagner d’une révolution du côté des citoyennes et citoyens sur leur façon de se déplacer au quotidien.
Mais les habitudes ont la vie dure. Le système fait face à une inertie importante, qui est en grande partie liée à l’inertie des infrastructures routières : pendant 50 ans, les aménagements ont été pensés par et pour les automobilistes, tous les autres usages ayant été réduits à leur portion congrue. En 2021, le réseau routier français compte plus de 1 100 000 km de routes diverses, pour seulement ~ 19 000 km d’itinéraires cyclables, de tous types (dont… des routes).
Décarboner les transports, c’est en premier lieu se remettre à bouger : marcher, pédaler, se rendre à son arrêt de car…
À l’instar de l’alimentation durable, qui est avant tout bonne pour votre corps, les mobilités actives sont une véritable aubaine pour votre santé ! Alors si vous ne vous mettez pas à la marche ou au vélo pour réduire vos émissions, faites-le au moins pour vous.
Les mobilités actives contre la sédentarité
Avez-vous vu fleurir les applications connectées, les bracelets et autres montres qui comptent vos pas dans la journée ? Si les entreprises rentrent dans la brèche, c’est que c’est un peu plus qu’une brèche, en fait, c’est un gouffre : d’après l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), 95% de la population est exposée à un risque de détérioration de la santé liée à un manque d’activité physique.
Basculer vers des mobilités actives, ou vers les transports en commun (qui nécessitent forcément de marcher ou pédaler un peu), c’est donc faire d’une pierre deux coups : prendre soin de soi, et du climat.
Les mobilités actives contre les problèmes pulmonaires
Le saviez-vous ? Contrairement aux idées reçues, cyclistes et piétons sont bien moins exposés aux polluants atmosphériques que les automobilistes au volant de leur véhicule. En moyenne, l’ADEME estime que l’automobiliste est 4 à 5 fois plus exposé au dioxyde d’azote dans l’air confiné de son véhicule, que le cycliste à l’air libre, qui a la possibilité de s’éloigner du trafic et, quand c’est possible, d’emprunter des voies dédiées.
Pédaler ou marcher n’est donc pas que bon pour vos muscles, c’est aussi bon pour vos poumons : vous respirez un air plus sain.
Les mobilités actives et la santé mentale
Si le fait de maintenir une activité physique régulière a un impact sur la santé du corps est assez évident, quand on y pense, les bénéfices sont loin de s’arrêter là. De nombreuses études présentent les bénéfices sur la santé mentale de pratiquer au quotidien la marche ou le vélo. Les chiffres sont éloquents sur la réduction des risques de dépression ou de troubles anxieux, ou encore sur la maladie d’Alzheimer.
Des bénéfices directs et personnels
En matière de climat, la mise en action est souvent difficile. Les bénéfices à émettre moins de gaz à effet de serre sont diffus (mes efforts font autant de bien à moi qu’à mes voisins). Quant à leur effet, il est souvent éloigné dans le temps (l’économie de CO2 réalisée aujourd’hui servira une moindre hausse de la température dans plusieurs années). On comprends donc qu’il puisse être difficile de se motiver…
Mais les effets sur la santé, eux, sont presque instantanés (l’effet sur la santé d’une pratique quotidienne de marche ou de vélo se fait ressentir très vite). Et ils touchent bien directement les personnes concernées en premier lieu (c’est bien ma santé qui va s’améliorer, et non celle de mon entourage). Alors, si ce n’est pas le climat qui pousse à l’action, peut-être que ça pourrait être votre médecin !

Julie,
Julie est engagée depuis plus de dix ans dans la transition de notre société. Elle a rejoint l'équipe de Nos Gestes Climat en 2023 en tant que spécialiste carbone, et veille à la pédagogie du calculateur et des contenus publiés.