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Améliorer son empreinte carbone individuelle : ce que peuvent les organisations

Temps de lecture : 6 minutes

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Publié le : 31/07/2025

Buffet pour un événement d'entreprise

Des transports à l'alimentation, en passant par l'organisation de ses vacances, l'organisation a un grand rôle à jouer pour aider les collaborateurs à réduire leur empreinte carbone.

Depuis plusieurs mois, le mode “organisation” de Nos Gestes Climat est devenu un outil majeur de sensibilisation à l’empreinte carbone et eau individuelle.

Mais sensibiliser, c’est bien. Aider à se mettre en action, c’est mieux ! Et bien que le résultat obtenu soit une empreinte “individuelle”, les organisations (entreprises, collectivités, associations…) sont tout à fait en mesure d’aider les individus à changer une partie de leurs comportements, et réduire cette empreinte.

Alors, comment préparer l’après Nos Gestes Climat ? Suivez le guide.

L’empreinte des transports… la voiture

Les trajets domicile-travail, ou domicile-école, ou… appelons-les “domicile-activité” (!) sont inclus dans l’empreinte carbone individuelle. C’est une petite entorse à l’idée que l’empreinte ne doit concerner que la sphère “privée” de l’individu. Une entorse que tous les simulateurs ont décidé de faire, car ces trajets :

  • remplissent souvent plusieurs fonctions : on dépose ou récupère les enfants à l’aller ou au retour, on fait les courses en chemin… il est donc difficile de séparer les kilomètres professionnels des personnels.
  • restent en grande partie à la maîtrise des individus : bien que contraints par tout un tas d’aspects externes (accessibilité des transports en commun, des voies cyclables, d’une offre locale de covoiturage…), les individus ont la plupart du temps bien le choix de se rendre à leur travail de la manière qu’ils le souhaitent.

Or ces trajets représentent un potentiel de décarbonation immense : effectués en majorité en voiture, souvent seul⋅e au volant, ils représentent de grandes distances et une part importante de l’empreinte des Françaises et des Français.

Et l’organisation a un grand rôle à jouer sur la levée des contraintes liées à la décarbonation des trajets. Passons en revue toutes les mesures qu’une organisation peut prendre pour aider les individus à réduire l’empreinte carbone de leur mobilité…

1. Favoriser le partage des voitures

Il existe, bien sûr, des plateformes publiques de covoiturage, accessibles à tous. Mais celles-ci ne sont pas toujours très adaptées à la pratique du covoiturage au quotidien. Pour ce dernier, rien de tel que de s’organiser avec des voisins pour se rendre en commun sur le lieu d’activité. Cela peut se faire au niveau d’une organisation, ou d’un groupement d’organisations (toutes les entreprises d’une même zone d’activités, par exemple).

Des solutions d’applications en ligne ou sur smartphone existent, mais il n’est pas toujours nécessaire de faire appel aux nouvelles technologies…

Sur plusieurs sites de l'entreprise Pasquier, une solution "low-tech" a été mise en place : une carte des alentours où chacun peut indiquer son lieu de résidence par une gommette, suivie par une journée de "challenge" où le but est de maximiser les covoiturages (avec photo du parking à l'appui pour comparer à une journée type). L'essayer, c'est l'adopter ?

2. Décarboner la flotte de véhicules

Une place de parking pour voiture électrique
© Red Dot

Ici la situation est bien sûr différente selon si l’organisation dispose d’une flotte de véhicules, et si les collaborateurs ont accès ou non à des véhicules de fonction. Mais évidemment, si ces derniers sont électriques, cela ira dans le sens d’une mobilité décarbonée.

À noter également qu’un véhicule de fonction n’est pas forcément une voiture de fonction ! Un nombre croissant d’organisations propose dorénavant à leurs collaborateurs des vélos de fonction. Une façon d’aider à passer le pas, et de partager la charge financière, notamment dans le cas de vélos électriques !

3. Favoriser l’utilisation du vélo

À propos de vélo, il ne s’agit pas uniquement de dire aux individus que c’est bon pour leur santé… Des aménagements somme toute modestes peuvent être mis en place pour faciliter la venue de toutes et tous à vélo sur le lieu d’activité :

  • La présence d’une douche, et potentiellement de vestiaires
  • La possibilité de garer son vélo à l’abri, idéalement de le brancher s’il est électrique
  • La réflexion et la publication d’itinéraires pratiques et sécurisés pour venir des principales zones d’habitation
  • Le lobbying auprès des collectivités locales pour la mise en place d’aménagements sécurisés pour la pratique du vélo autour de la zone d’activité

Le siège social de l’entreprise ADEO fait la part belle aux mobilités actives, avec un parking vélo protégé et éclairé à l’entrée du bâtiment. L’une des allées est électrifiée et permet la recharge des vélos à assistance.

Parking vélo du groupe ADEO, par Altinnova

4. Permettre aux collaborateurs de réduire l’empreinte de leurs vacances

Prendre le train plutôt que l’avion pour se rendre sur son lieu de vacances, c’est souvent plus long et plus cher, mais de plus en plus de personnes font ce choix, pour des raisons écologiques et de confort. Ceci étant, quand les congés sont limités, c’est un choix qui n’a rien d’évident… C’est pourquoi certaines organisations ont lancé le congé pour “temps de trajet responsable” : des congés supplémentaires pour les personnes qui voyagent de manière décarbonée.

“Jusque là, 37 personnes l'ont pris chez nous depuis le lancement il y a 1,5 an, ça commence à devenir un réflexe pour l'équipe de l'envisager !” témoigne Elisa, de l’équipe de HomeExchange.

L’empreinte des repas… la cantine

Pour réduire l’empreinte de son alimentation, il est crucial de réduire notre consommation de produits d’origine animale (viandes, poissons, produits laitiers notamment). Votre organisation dispose-t-elle d’une cantine ? D’un restaurant ? Propose-t-elle des plateaux-repas à certaines occasions ? A-t-elle l’habitude d’organiser des réceptions et de commander chez le traiteur ?

Végétaliser l’alimentation proposée sur le lieu d’activité participe de l’évolution des consciences, et des pratiques ! Tout en permettant de s’adresser à toutes les cultures, car la cuisine végétarienne est à peu près universelle.

Sur le campus d’HEC Paris, une “tarification carbone” a été expérimentée : les plats se sont retrouvés avoir un prix qui était fonction de son empreinte carbone. Ainsi, un plat vegan revenait à moins de 2€ quand un repas avec un steak de bœuf coûtait plus de 8€. Suite à ce basculement, l’impact carbone des repas de la cantine a été réduit de 27%, une opération plébiscitée par 60% des étudiants !

L’empreinte des loisirs : le CSE (et les cadeaux)

Photo de chèques vacances
© AFP

Des vacances au Cap Vert à moins 50% ? Cela ferait un peu bizarre, en parallèle de l’opération “calcule ton empreinte écologique”… Il s’agit d’être cohérent dans ses actions, jusqu’aux offres proposées par un CSE, ou aux cadeaux d’entreprise : finis les mugs ou les tote-bags, place à l’immatériel (comme des places de spectacles ?) ou aux consommables (vive les produits d'épicerie locaux et de saison !).

Au-delà de l’empreinte individuelle… faire évoluer l’organisation

Se sentir bien au travail, dans son association, ou dans sa collectivité, malgré les crises (climat, biodiversité, eau, pollutions…), c’est aussi évoluer dans une organisation qui a intégré ces enjeux dans toute son activité. Difficile de dire aux individus de “faire leur part” quand l’organisation, elle, ne fait pas évoluer ses pratiques.

Il y a de nombreuses choses que l’organisation peut faire pour adapter son ou ses activités aux bouleversements qui viennent. L’ADEME propose de nombreuses ressources, que ce soit pour les entreprises, les collectivités, ou les acteurs de l’éducation : réalisation (et publication) d’un Bilan d’Emissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) ou d’un Bilan Carbone®, ressources pour l’organisation d’ateliers ou de jeux, stratégies d’adaptation au changement climatique…

Alors, on passe à l’action ?

Pour aller plus loin

Portrait de Julie Pouliquen

Julie,

Julie est engagée depuis plus de dix ans dans la transition de notre société. Elle a rejoint l'équipe de Nos Gestes Climat en 2023 en tant que spécialiste carbone, et veille à la pédagogie du calculateur et des contenus publiés.