Consommation responsable : les 5 manières de rallonger la vie des objets

Nous ne le dirons jamais assez : en matière de consommation, il est urgent que nous rallongions la vie de nos objets. Et ce, qu’ils soient électriques (une bouilloire), électroniques (un système hifi), numériques (un ordinateur)… ou inertes (une chaise) !

Même pour des objets dont l’usage consomme de l’énergie, une grande part de l’empreinte se situe dans leur fabrication. Pour les appareils numériques, c’est même 80% de l’empreinte en moyenne ! Limiter notre empreinte, adopter une consommation responsable, consiste donc à limiter notre consommation d’objets. Ce qui revient à faire durer ceux qui existent déjà le plus longtemps possible.

Alors comment faire durer le plus longtemps nos objets ? De nombreuses stratégies existent (et peuvent se combiner). Découvrons-les dans cet article.

1. Le soin apporté aux objets

Depuis plusieurs dizaines d’années, nous avons bouleversé notre relation aux objets. Nous nous y attachons de moins en moins, car ils sont devenus de plus en plus standardisés, jetables, bas-de-gamme. Nous renouvelons notre électroménager à la même fréquence que nos aïeux renouvelaient leur garde-robe (sic).

Allonger la durée de vie d’un objet, ce n’est pas seulement le réparer quand il est cassé. C’est aussi, bien avant cela, en prendre soin entre deux utilisations. Cela suppose de sélectionner les objets que l’on possède avec attention, pour leur utilité et leur conception robuste.

Quelques gestes communs d’entretien des objets :

• Nettoyer : maison, mobilier, électroménager (le dehors, et le dedans)
• Huiler les objets en bois (plan de travail, table…) régulièrement
• Aérer les vêtements en matières naturelles (pulls, manteaux, pantalons…) : au contraire des objets listés ci-dessus, il ne faut pas trop les laver
• Appliquer de l’antirouille sur les visseries, du dégrippant sur les mécanismes, de l’huile dans les moteurs
• Etc.

Un bon entretien permet souvent d'éviter longtemps la première panne, du premier dysfonctionnement majeur. Par exemple, nettoyer, lubrifier et changer régulièrement la chaîne de son vélo permet d’allonger la durée de vie de l’intégralité de sa transmission (plateaux, cassettes et chaîne).

2. La réparation

Et puis un jour, patatras. Casse, trou, panne… les dysfonctionnements varient selon les objets. Heureusement,ces problèmes sont rarement définitifs , mais encore faut-il savoir s’y prendre pour ramener à la vie nos précieux objets !

Couture, mécanique, électronique, artisanat… la réparation fait appel à des compétences variées. Certaines choses peuvent apparaître évidentes à certain⋅e⋅s et lunaires pour d’autres (réparer un trou dans un jeans, ou refaire une soudure pour réparer un faux-contact). Pour la plupart, elles sont en fait très accessibles, pour peu que l’on nous montre et que l’on ait les bons outils. Internet foisonne d’ailleurs de tutoriels pour à peu près tout et n’importe quoi.

Pas de panique si ce n’est pas le cas ! Deux options s’offrent à vous :

• Trouver un café réparation et s’y rendre avec l’objet défectueux
• Trouver un⋅e réparateur⋅rice et prendre rendez-vous

3. La seconde (puis troisième, puis quatrième…) vie

Parfois, l’objet perd de son utilité. Soit il correspondait à une période maintenant révolue (la table à langer ?), soit on a tout simplement cessé de l’utiliser. Cela ne veut pas dire qu'il est inutile : d’autres pourraient avoir besoin de lui !

Faire le tri dans ses placards permet de prolonger la vie des objets en leur permettant de retrouver une utilité chez d’autres, ce qui évitera d’alimenter les besoins en objets neufs au global. Selon les objets, selon les sensibilités, plusieurs options s’offrent à vous :

• Le don : boîtes à dons ou applications en ligne (comme Geev)
• La revente : brocantes, sites de reconditionnement (comme Envie), ou de revente entre particuliers (comme Leboncoin)

4. L’upcycling ou le réemploi

Et puis, il y a bien un moment où l’objet va perdre sa fonction initiale. Irréparable. Foutu. Vraiment ? De nombreux objets hors d’usage font ensuite le bonheur des créatifs, qui leur trouvent rapidement une seconde vie :

• De vieilles fenêtres constituent une nouvelle serre dans laquelle s’épanouiront de joyeux plants de tomates !
• Un vieux sac à dos sera démonté pour récupérer sangles, clips, et même des bouts de tissu pas trop abîmés, pour refaire une nouvelle création.
• Un ancien tambour de machine à laver sera transformé en luminaire

La liste est infinie. La seule limite, c’est l’imagination !

Et quand c’est vraiment, vraiment la fin, on ne jette pas n’importe où. À chaque objet sa filière de tri. Mieux les objets sont triés, mieux ils sont revalorisés.

5. L’engagement citoyen

La durée de vie de nos objets n’a fait que chuter ces dernières décennies. En France, depuis 2015, une loi condamne l’obsolescence programmée. On définit celle-ci comme la limitation technique provoquée sciemment par le fabricant : par exemple en introduisant une fragilité, une limitation technique, l'impossibilité de réparer ou la non compatibilité du produit. Néanmoins, il est très difficile de qualifier les pratiques des constructeurs d’obsolescence programmée, et en 10 ans de la loi, aucune condamnation n’a jamais eu lieu.

Pour lutter contre l’obsolescence des produits à votre échelle, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

• S’engager dans un repair café (ou en créer un !)
• Soutenir l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP)

Pour aller plus loin :

- ADEME : Allonger la vie des objets : qu'est-ce que ça représente vraiment en matière d'empreinte et de gain financier ?