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Comment réduire l’empreinte carbone de mes consommations diverses ?

Des vêtements que nous portons au mobilier d’intérieur, sans oublier bien évidemment nos appareils électroniques, nous sommes maintenant cernés d’équipements et objets plus ou moins utiles, accumulés au cours de notre vie. Et cela n'est pas sans conséquence pour le climat.

L'empreinte carbone d'un produit

Avant toute chose, expliquons une notion clé : la notion d’empreinte. Il faut savoir que pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre deux approches existent et sont complémentaires :

  • L’approche territoriale qui évalue les émissions qui sont émises sur le territoire français.
  • L’approche empreinte qui mesure les émissions liées à la consommation des biens et services des Français, en comptabilisant les importations et les exportations, et donc les émissions d'un produit sur la totalité de son cycle de vie !

Et ces deux approches ne donnent pas les mêmes chiffres : l’empreinte carbone est environ 50 % plus élevée que les émissions territoriales : environ 10t de CO2eq/hab/an contre 6,5t CO2eq/hab/an en 2019[^1]. Cela signifie que les Français importent plus de biens et services carbonés qu’ils n’en exportent.

Infographie : croquis empreinte carbone d'un français

Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours !

Que faire à son échelle ?

Suivre les principes de consommation durable. Même si ce terme peut faire débat (voir prêter à sourire) il s’agit ici de respecter une série de principes pour réduire l’impact de sa consommation. Certains de ces principes peuvent bouleverser nos habitudes, mais sachez qu’ils contribuent à une réduction significative de son empreinte.

🕔 1. Allonger la durée de vie de ses biens et équipements

  • En en prenant soin

Infographie : 1 appareil sur 2 est rapporté au SAV

  • Si jamais il tombe en panne, cherchez à le faire réparer plutôt que le remplacer

Mais on vous l’accorde, ce n’est pas toujours facile. Cela peut s’avérer parfois plus cher et il est même possible que le constructeur vous en propose un neuf directement. Quelques ordres de grandeur à avoir en tête lorsque l'on fait réparer un équipement:

Infograophie : économies CO2 équivalent en réparant un objet en panne

  • Eviter le renouvellement précoce de vos biens.

Cela n’est pas chose aisée non plus, car l’obsolescence technique ou culturelle (mode) est bien une réalité. De produits ne pouvant suivre les prérequis techniques des nouveautés au matraquage marketing, la tentation de renouveler (précocement) ses appareils est grande. Mais résister à ce phénomène permet de préserver le climat et même de faire des économies significatives.

Infographie : éviter le renouvellement précoce des nos biens

🧐 2. Avant l'achat, questionnez le besoin.

Votre achat est-il vraiment nécessaire ? Pourquoi ne pas vous tourner vers l’économie du partage ? Acheter un équipement n’est pas une solution automatique. On peut maintenant emprunter, partager, louer de nombreux équipements et biens lorsque l’on en a besoin de manière ponctuelle.

Infographie : 70% des vêtements de nos armoires ne sont jamais portés

💡 3. Si l'achat devient nécessaire.

  • Tournez tout d’abord vers de la seconde main ou des produits reconditionnés

Ces derniers ont un impact bien moindre sur le climat comparé au neuf !

Infographie : la fabrication d'un produit électronique représente 80% de l'empreinte carbone sur son cycle de vie

Attention : quand on parle de seconde main ou de produits reconditionnés on ne parle pas du dernier smartphone acheté, sur un site de revente, à peine 6 mois après sa sortie, mais bien de donner une seconde vie à des biens ou des équipements

Ainsi, pour nos vêtements et habits, les friperies et les boutiques vintages sont des endroits ou l’on peut faire de belle affaire à moindre coût. Il en va de même avec les appareils électroniques et l’électroménager ou des plateformes dédiées existent maintenant pour les produits reconditionnés.

  • Eviter le surdimensionnement

C’est simple : plus c’est gros, plus l’empreinte carbone est grande. Là encore, c’est parfois difficile aux regards des offres promotionnelles qui nous incitent à acheter toujours plus grand.

  • Se tourner vers des biens durables, performants et/ou éco-conçus

On entend par bien durables des produits labellisés (labels environnementaux ou sociaux), efficaces énergétiquement (c.à.d. qui consomment peu d’énergie) et/ou éco-conçus.

Qu’est-ce que l’éco-conception ?

Il s’agit d’une manière de concevoir des produits ayant pour objectif la réduction des impacts environnementaux négatifs (émissions de gaz à effet de serre, épuisement des ressources naturelles, artificialisation des sols ou encore pollution de l’environnement) tout au long de leur cycle de vie, c’est-à-dire de l’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication jusqu’à la fin de vie. À titre d’exemple, une démarche d’éco-conception cherchera à repenser la fabrication d’un produit (via un design différent ou en utilisant des matériaux « responsables) pour en limiter l’impact, à réduire la consommation d’énergie durant la phase d’utilisation en se concentrant sur la performance du produit, à rendre le produit réparable et modulable afin d’éviter son renouvellement précoce et œuvrera à la recyclabilité du produit en fin de vie. L’écoconception peut être vue comme un moyen de lutter contre l’obsolescence programmée (qui est encore la norme chez de très nombreux constructeurs) et comme un moyen de faire émerger une économie circulaire. Choisir un produit éco-conçu c’est donc soutenir l’émergence de cette économie.

♻️ 4. Lorsque que votre produit arrive en fin de vie, orientez-le vers les filières de traitement adéquates

Il est difficile de quantifier l’impact de cette action à l’échelle individuelle. Néanmoins, en France, sur une année et de manière globale (c’est-à-dire en prenant en compte les déchets des ménages, des entreprises, des collectivités et de la construction), le recyclage (qu’il s’agisse de réemploi, de valorisation matière -autre terme pour désigner le recyclage- ou de valorisation énergétique) a contribué à éviter les émissions de 23 millions de tonnes de CO2 (l’empreinte carbone française en 2020 est estimée à 663 Millions de tonnes de CO2e)[^2].

Recycler, même à son échelle, c’est donc participer à cette économie de matière et d’énergie.

Pour connaitre les Points d’Apports Volontaires (PAV) les plus près de chez soi :

Textiles, Linges de maison et Chaussures (TLC)

Mobiliers et biens d’ameublement

Déchets d’Equipement Electriques et Electroniques

Plus généralement, le simulateur "Que Faire de mes Déchets" de l'Accélérateur de la Transition Écologique (ADEME) peut vous être utile ! https://quefairedemesdechets.fr/

Ne parlons pas que des Gaz à Effet de Serre !

Chercher à respecter les principes de la consommation durable et limiter l'achat de produits neufs est bon pour le climat, mais aussi pour l'environnement en général. Comme nous l'avons vu la phase de fabrication représente très souvent la très grande majorité des impacts. En effet, quel que soit le produit fabriqué, la quantité de matière mobilisée est toujours gigantesque. À titre d'exemple un téléviseur de 11 kg ou une garde-robe de 50 kg c'est 2,5 tonnes de matières mobilisées. 7 milliards de grands arbres sont abattus et non remplacés chaque année pour fabriquer de nouveaux meubles, ce qui représente 200 000 km2 de forêt coupée, soit la surface de la Guyanne[^3]. Cette gabegie en matière est tout aussi problématique que les émissions de GES en elle-même, car cette première commence à manquer. De nombreux métaux présentent de forts taux de criticité, c’est-à-dire que l’approvisionnement est un enjeu particulièrement problématique et il en va de même avec la ressource bois.


Pour approfondir:

Guides et informations grand public

Sources

[^1]: Haut Conseil pour le Climat [^2]: Déchets chiffres-clés – L’essentiel 2019, ADEME [^3]: Le poids carbone de nos objets