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Les alternatives à la voiture individuelle

Un artículo de Julie Pouliquen, actualizado el 04/06/2024

Transport
Climat

La multimodalité, clef d'une mobilité décarbonée

La voiture individuelle pèse lourd sur l’empreinte carbone moyenne des français : près de 2 tonnes de CO2e / an. Or 2 tonnes par an, c’est exactement l’objectif à atteindre pour réduire le réchauffement climatique à 1,5°C en 2050. Or nous aurons toujours besoin de manger, nous loger, nous vêtir… et c’est bien la somme de tous ces postes qui ne doit pas dépasser ce cap.

Autant dire qu’il y a un sacré chemin à parcourir ! Et si nous essayions de le faire de manière un peu moins carbonée ?

Les données actuelles sur l’usage de la voiture individuelle par les français

Comment a-t-on pu en arriver là ? L’empreinte liée à la voiture individuelle se calcule à partir d’une multitude de données. Elle se décompose en deux parties :

  • La partie construction du véhicule : elle est amortie sur 10 ans dans le simulateur. L’empreinte de construction est fonction du gabarit et de la motorisation du véhicule, et varie de 6 à 20 tonnes CO2e (données issues de la base Empreinte de l’ADEME). Oui, c’est énorme !
  • La partie utilisation : elle est fonction du nombre de kilomètres parcourus chaque année, du taux de remplissage de la voiture, de la motorisation et consommation de cette dernière. L’empreinte au kilomètre va de 15 gCO2e pour une citadine électrique à 220 gCO2e pour une berline thermique (données base Empreinte).

Chaque kilomètre parcouru, chaque nouvelle voiture achetée vient alourdir le bilan. Nous avons donc devant nous deux chantiers :

  • Réduire le nombre de kilomètres parcourus en voiture individuelle
  • Réduire l’impact de chaque kilomètre parcouru avec ce mode de transport

Réduire le nombre de kilomètres parcourus en voiture individuelle

Il existe deux façons d’aborder cette problématique.

Réduire le nombre de kilomètres parcourus

Le saviez-vous ? Au cours de l’histoire, le temps passé à se déplacer a relativement peu varié. C’est ce qu’on appelle la constante de Marchetti (un exemple du paradoxe de Jevons, ou effet rebond). L’idée est que les gens adaptent leur mode de vie au fil de l’évolution des conditions. Ainsi, depuis l’avènement de la voiture, les distances se sont toutes allongées (domicile - travail, loisirs…), et le temps consacré est resté à peu près stable.

À titre d’exemple, en moyenne dans les années 60, les français travaillaient en moyenne à 3 km de leur domicile. Aujourd’hui, la moyenne des distances domicile-travail est de 13,3 km (d’après l’enquête sur la mobilité des personnes de 2019).

Quelques pistes pour réduire les distances seraient :

  • Opérer un rapprochement du domicile et des activités (au prochain déménagement ?) : choisir un environnement urbain, habiter proche de son travail, des commerces, des écoles.
  • Réduire les déplacements longs liés aux congés : partir en vacances dans sa région, ou en France ? Partir explorer l'Europe en train ?

Réduire le recours à la voiture individuelle pour se déplacer

Dur d’y échapper… De nos jours, tout est fait pour faciliter l’usage de la voiture. Tant et si bien qu’il est difficile de concevoir aujourd’hui de s’en passer, surtout en milieu rural.

C’est aussi la logique même de la voiture, une fois qu’elle est achetée, d’être utilisée : les coûts fixes sont très importants (achat, entretien assurance), et le coût d’usage (essence, péages, stationnement) moindre. Les coûts fixes, souvent sous-estimés, sont considérés comme impondérables par une grande partie des foyers : au total, les frais fixes et variables représentent en moyenne autour de 500€/mois (ce calculateur vous permet d’estimer le vrai coût de votre voiture).

En conséquence, au moment de faire un choix de mode de transport, l’on ne prend plus en compte que le coût d’usage. L’arbitrage avec les autres modes de transports devient forcément compliqué, car leurs prix incluent les coûts fixes.

Alors… quelles sont les solutions qui peuvent progressivement nous permettre de moins recourir à une voiture individuelle ?

  1. Les transports en commun

    C’est bien cette densité qui permet à de nombreux citadins de se passer de véhicule individuel au quotidien. Les transports en commun sont une solution tout autant économique qu’écologique, sans compter qu’ils permettent de réduire fortement l’accidentologie, en diminuant les risques d’inattention au volant. Dans les cars, bus, tram ou métro, beaucoup lisent, se détendent, ou même travaillent !

    Votre environnement vous paraît sous-doté en transports en commun ? Faites des retours à l’adjoint mobilités de votre commune, communauté de communes, ou encore à la région, qui en est souvent opératrice.

  2. Le réseau cyclable

    Le vélo opère un retour en force, dans les villes comme dans les campagnes. Avec le développement d’une nouvelle gamme de cycles adaptés à tous les quotidiens : vélos-cargos bi ou triporteurs, vélos à assistance électrique, remorques en tous genres… il se fait beaucoup plus accessible, pour des distances qui s’allongent.

    Le frein principal à son développement, c’est la cohabitation avec les véhicules motorisés. Le développement d’infrastructures cyclables sur tous les territoires est donc une priorité ! Partout en France, des associations se battent pour relayer les besoins des cyclistes aux décideurs locaux. Connaissez-vous la plus proche de chez vous ?

  3. L’autopartage

    À ne pas confondre avec le covoiturage, l’autopartage consiste à utiliser une voiture que l’on ne possède pas mais qui est partagée entre plusieurs utilisateurs.

    Une étude de l’ADEME estime qu’une voiture en auto-partage permet de remplacer de 5 à 8 voitures individuelles. Le potentiel de l’autopartage est énorme, lorsque l’on sait que près de la moitié des français n’utilisent pas leur voiture tous les jours.

    D’après l’étude de l’ADEME, 40% des individus qui pratiquent l’auto-partage ont connu une démotorisation de leur ménage liée à cette pratique (ils se sont séparés d’un ou plusieurs véhicules grâce à cet usage).

    À ce jour, nous comptons une vingtaine d’opérateurs d’auto-partage en France, et autour de 300 000 utilisateurs actifs. Il est temps de faire grossir ces chiffres !

  4. L’accessibilité du covoiturage

    Pour les trajets où le recours à la voiture individuelle est encore nécessaire, il est grand temps de mieux remplir cette dernière… Comme nous l’avons vu plus haut, les taux de remplissage sont respectivement de 2,25 passagers par véhicule sur des trajets longs, et 1,43 passagers sur des trajets courts (pour retrouver tous les chiffres sur le taux de remplissage des voitures, c'est par ici). C’est très loin des 5 places généralement disponibles !

    Il existe de nombreux opérateurs qui permettent de partager ses trajets en voiture, ou d’en trouver comme passager. Certains sont nationaux, majoritairement dédiés aux trajets longs, d’autres locaux, plus spécialisés sur les trajets du quotidien. Au sein des organisations, des solutions sont parfois également trouvées pour favoriser le covoiturage entre collègues.

Pour plus de données sur l'empreinte carbone des transports, place à Impact CO2 :

Réduire l’impact de chaque kilomètre parcouru

Après la réduction, place à l’optimisation. Qu’elle soit électrique, hybride ou entièrement thermique, la voiture individuelle a une empreinte qui se décompose en deux grandes catégories : la construction, et l’usage. Sur ce sujet, la voiture électrique a d’ailleurs pu être au cœur de différents débats voire de désinformaitons (pour un article complet sur le sujet, c’est par ici).

Du côté de la construction, il s’agit de l’amortir sur un maximum d’années et de kilomètres possible. Chaque nouveau véhicule coûte cher à la planète, et plus il est grand et lourd et plus c’est le cas. Il faut faire en sorte qu’il serve aussi longtemps qu’il peuve (à vous, ou au propriétaire suivant !). Bien entretenir son véhicule est donc fondamental.

Côté usage, pour réduire l’empreinte de chaque kilomètre, on peut envisager plusieurs choses : rouler plus lentement, de manière plus douce (éco-conduite, 110 sur l’autoroute…). Et puis, si on en a la possibilité et que l’occasion d’un changement de véhicule se présente, passer à l’électrique.

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