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Passer le test

Envie de perdre quelques tonnes ?

Un article de Julie Pouliquen, mis à jour le 09/12/2024

En coulisses

La génèse de Nos GEStes Climat

Cette invitation à perdre quelques tonnes, un brin provoquante, ne date pas d’hier : c’était déjà celle du Coach Carbone lancé en 2010 par l’ADEME et la FNH (Fondation pour la Nature et l’Homme) créée par Nicolas Hulot. Près de 10 années plus tard, comme nous le détaillons dans [cet autre article](LIEN INTERNE ARTICLE BUDGET), le constat sur le passage à l’action est toujours d’actualité ! Le climat est partout, et la prise de conscience a largement grandi : les citoyennes et citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir agir pour la transition écologique.

Si le Coach Carbone a depuis cessé son activité, d’autres calculateurs ont repris le flambeau. Et pas toujours facile de savoir auquel se fier. C'est pourquoi l'ADEME, via Datagir, et l’Association Bilan Carbone (ABC), ont souhaité développer un outil simple et ouvert. Surtout, un outil qui ne soit pas seulement la balance de notre poids en CO2e. Nous avons aussi besoin d’être guidé pour savoir par où commencer son “régime”, que faire concrètement dans notre quotidien.

Alors revenons sur la génèse de notre simulateur, fruit d’un long travail de nombreux acteurs que nous souhaitons citer et grandement remercier !

Le “Coach carbone” : une initiative de l’ADEME et de la FNH dès 2010

Lancé le 7 octobre 2010, il consistait à mesurer ses émissions de CO2e en renseignant un questionnaire, structuré autour de 4 postes : habitat, transport, alimentation et équipement. On retrouve encore sa trace dans les limbes d’internet, par exemple sur cet article d'Actu Environnement ou encore cet autre article du Monde. Si vous le souhaitez, les archives d’internet permettent de voir à quoi il ressemblait.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? A l’époque on parlait du facteur 4 (soit diviser nos émissions par 4 par rapport à 1990 d’ici à 2050), désormais, 10 ans après, la loi mentionne le facteur 6 et plus puisqu’entre temps les émissions de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter donc le budget carbone s’est réduit (plus d’information dans [cet article](LIEN INTERNE ARTICLE BUDGET)).

Le message de la vidéo ci-dessus reste bien d’actualité, non ? Et la campagne faite à l’époque est encore tout à fait valable aussi. Voici les visuels datés de 10 ans, ils n’ont pas vieilli sur le fond :

coach carbone coach carbone

coach carbone coach carbone

En 2010 naissait également ”MicMac

Mon Impact Carbone, Mes Actions Concrètes : voilà un bon résumé des objectifs recherchés par l’association TaCa, lorsque, début 2010, elle mettait au point un premier tableur à partir de l’outil Bilan Carbone Personnel de l’ADEME. Ce ”MicMac” est aussi choisi car ce terme un peu désuet correspond bien à la perception confuse à l’époque sur les gaz à effet de serre par les médias et le grand public. Et si la prise de conscience autour du changement climatique a très nettement progressé en 10 ans, la confusion reste encore largement présente et les ordres de grandeur sur les émissions encore loin d’être familiers à chacun.

Poursuivant les mêmes objectifs, les jeunes bénévoles de l’association Avenir Climatique s’associent en 2014 à TaCa pour mettre au point un nouveau tableur MicMac plus complet. Début 2017, l’outil MicMac est accessible en ligne sur le site web d’Avenir Climatique, et il est choisi à l’automne 2018 comme outil de mesure d’impact carbone personnel par le collectif On Est Prêt.

Et en 2020 ? Proposer un calculateur simple, ouvert, réutilisable

Si le Coach Carbone a cessé son activité, MicMac est lui toujours en service. Reste qu’il en existe bien d’autres, parfois spécialisés sur un secteur en particulier, parfois avec un penchant pour une expérience utilisateur plus simple, ou souvent encore avec l’objectif final de “compenser” ses émissions. Partant de ce constat, l’Association Bilan Carbone (ABC) a fait un travail de recensement et d’évaluation des calculateurs disponibles en ligne. Leur comparatif précis des nombreux calculateurs existants montre que MicMac est une excellente base pour continuer de sensibiliser sur les gaz à effet de serre de nos actions du quotidien.

A la fois le plus complet et ouvert, les équipes de l’ABC et de Datagir ont ainsi fait le choix de s’appuyer sur ce calculateur pour proposer un calculateur tout aussi performant et dans un format facilement intégrable sur différents sites, comme Mon Impact Transport. Surtout nous souhaitons en faire une base autour de laquelle créer et animer une communauté pour :

  • mutualiser les efforts dans le comptage CO2e (regrouper les facteurs d’émissions dans des librairies réutilisables par des développeurs et responsables produits, documenter, challenger, faire des retours, recevoir des contributions, etc.)
  • rapprocher expertise carbone et (ré-)utilisateurs pour à la fois voir les attentes/manques et aussi percevoir la complexité des analyses du cycle de vie (ACV), les limites actuelles des possibilités de calculs (facteurs d’émissions non disponibles, etc.)
  • ouvrir et partager les données et les calculs (hypothèses des calculs, arbitrages entre simplicité et précision, etc.)
  • pousser à ré-utiliser ces données dans les produits et services connus des citoyens pour augmenter l’impact de la prise de conscience et inciter à l’action
  • oeuvrer à rendre compréhensible la comptabilité carbone pour que ca devienne aussi simple que les euros

Rappelons-le : l’objectif premier du calculateur est de donner des ordres de grandeurs, simplement et rapidement, sans poser un trop grand nombre de questions, surtout quand on doit diviser par 6 et plus nos émissions.
Parmi les nombreux retours déjà reçus, certains soulignent qu’il serait intéressant de pouvoir préciser si son fournisseur d’électricité est vert, le type de carburant utilisé, etc. Tous les calculateurs sont perfectibles puisque ce sont des modèles et ils simplifient la réalité pour la rendre appréhendable. Il reste que la perspective d’un bilan au gramme de CO2 près est tentante, mais illusoire et contre productive face à l’échéance à laquelle nous devons réduire nos émissions de GES. Bien connaître les grands ordres de grandeurs, comparer les catégories d’émissions entre elles, etc. apporte déjà la compréhension nécessaire pour opérer des changements dans nos vies à la hauteur de l’enjeu.
Dans 10 ans quand notre empreinte moyenne sera de 3,5 tonnes de CO2e, nous pourrons creuser plus finement comment atterrir sous les 2 tonnes ou discuter du poids de tel ou tel produit.

Un bilan, c’est bien, des pistes concrètes pour le faire diminuer c’est encore mieux

Qu’on se le dise tout de suite : même quand on se sent déjà assez exemplaire, le résultat qui tombe est souvent difficile à comprendre, voire violent face à l’écart de nos engagements. Oui, la marche [vers la neutralité carbone](LIEN EN INTERNE ARTICLE BUDGET) est très haute et les efforts à fournir individuellement et collectivement sont un véritable défi pour nos sociétés. Mais ce qui compte, avant tout, passé la prise de conscience, c’est d’entrainer les citoyennes et citoyens vers des pistes d’amélioration progressives partant de leur situation actuelle.

Alors pour dépasser cette situation et accompagner le passage à l’action, notre calculateur propose des actions concrètes, adaptées à chacun. Mieux, vous pourrez identifier l’impact de chaque action proposée par rapport à votre situation personnelle et ainsi voir comment perdre vos premiers kilos ou viser la première tonne de CO2e perdue. Si l’objectif est de guider chacun vers des actions qui ont un fort impact, nous savons bien que la plupart prennent du temps à être prise. Attention à ne pas trop “charger la barque” d’un coup, mais d’identifier des actions concrêtes et de tenir dans la durée les changements.

L’important est de prendre conscience progressivement de l’impact de différentes actions plus ou moins structurelles (ce n’est pas la même chose de faire attention à avoir une conduite plus souple, que de réduire le nombre de kilomètres parcourus, ajouter des co-voitureurs, d’isoler son logement ou encore de limiter sa consommation de viande) et de choisir celle que l’on peut mettre bientôt en place, et celles qui pourront venir ensuite.

A chacun de voir par où il peut et veut commencer, en connaissance de cause. Les conseils que l’on entend souvent, comme éteindre la lumière par exemple ont certes un impact… mais beaucoup moins que limiter sa température de chauffage par exemple ou arrêter l’autosolisme. C’est aussi pour cela que les actions sont chiffrées pour plus facilement se rendre compte de ces ordres de grandeurs.

Et donc la finalité ce n’est pas la compensation ?

Beaucoup d’outils carbone proposent aujourd’hui de calculer son impact en émissions de gaz à effet de serre pour ensuite le compenser. Il s’agit notamment de projets forestiers dans lesquels est investi l’argent de la compensation, sans pouvoir garantir que le carbone restera séquestré pendant les décennies ou les siècles nécessaires. Qui peut garantir en effet que les forêts ne vont pas subir la pression d’un prédateur, ou être touchées par les conséquences du changement climatique, un incendie en 2034, ou une n-ième sécheresse en 2047, qui risquent se répéter de plus en plus fréquemment dans les années à venir ?

La compensation, souvent utilisée pour justifier des usages peu ou pas compatibles avec nos engagements climatiques, ne fait alors que déplacer le problème dans le temps et/ou dans l’espace :

  • exemple dans le temps, parce que la captation du carbone par la végétation est lente et s’étale sur des décennies, alors que le CO2 d’un vol en avion est émis dans l’atmosphère tout de suite ;
  • un autre exemple dans l’espace, notamment parce que les personnes usant de la compensation ne sont pas ou peu celles qui sont le plus impactées par les conséquences du changement climatique.

Compenser ce n’est pas juste garder les forêts actuelles en vie, si on souhaite compenser des activités, il faut étendre les forêts actuelles et donc ajouter des arbres, planter (on parle de compensation “additionnelle”). Et attention : une “forêt”, c’est un écosystème très complexe que l’on ne peut pas reproduire simplement en plantant une seule essence d’arbre.

La logique à retenir en priorité si l’on veut agir contre le changement climatique c’est donc le tryptique ERC, E pour éviter puis R pour réduire avant C pour compenser. Cette dernière étape n’aura pas lieu si j’ai déjà évité les émissions en question, ou n’aura lieu que pour un volume bien moindre de GES puisque je l’aurais déjà réduit avant.

Alors, c’est parti, commençons à perdre nos kilos et tonnes de CO2 en trop dès maintenant grâce au simulateur !