Mes gestes
Faire du télétravail (si son métier le permet)
Contexte de l’action
Mis en place de façon massive pour faire face à la crise sanitaire, le télétravail a été découvert par nombre de salariés français. Même si quelques principes de précaution sont à respecter avec ce changement de dynamique de travail (tant sur le plan social qu’environnemental), le télétravail est une manière souvent pertinente de réduire notre empreinte carbone étant donné qu’il permet de réduire les déplacements quotidiens domicile-travail (pour ceux dont le métier le permet). Ce geste est d'autant plus significatif pour les personnes dont la mobilité quotidienne est articulée autour de la voiture individuelle. Mais attention aux effets rebonds négatifs !
Impact GES moyen de l'action
L’ADEME considère dans une étude 1 que, de manière générale, un jour de télétravail par semaine permet de réduire de 271 kg CO2eq/an son empreinte carbone individuelle . Cette réduction est cependant à moduler par des effets rebond négatifs (-31 %) comme certains trajets essentiels maintenus, l’augmentation de la consommation d’énergie et des flux de données ou encore par l’émergence de nouvelles mobilités et par des effets rebond positifs (+52 %) comme l’apparition des « flex office » (l’entreprise réduisant la taille de ses locaux en proportion du nombre de télétravailleurs).
Les réductions d’émissions de GES liées à la mise en place du télétravail peuvent donc varier très fortement d’un personae de travailleur à un autre.
Budget
A l’instar de la quantification des émissions de GES, il est difficile d’estimer un budget pour la mise en place du télétravail étant donné que celui variera fortement avec les différents rebonds (encore mal connus), dépendant eux-mêmes des personae de travailleurs (situation familiale, urbain ou rurale, utilisation numérique, etc.).
Néanmoins, il est certain que pour les personnes dont la mobilité quotidienne est liée à l’usage de la voiture individuelle, mettre en place le télétravail peut représenter des économies substantielles, les économies de carburant compensant largement la surconsommation électrique.
Enfin, sachez que les frais engagés par le salarié peuvent être couverts (en partie ou en totalité) par l’employeur. Pour en savoir plus sur le détail de la prise en charge : le site de l'URSSAF.
Chiffres clés à retenir
- En moyenne, un jour de télétravail par semaine c’est 271 kg CO2eq évités sur l’année 2
- Ce chiffre doit néanmoins être affiné pour prendre en compte les effets rebond positifs comme négatifs (cf. Explication). Ainsi :
- à l’échelle individuelle, ils minorent souvent la réduction d’émission de 31 % (augmentation de la consommation d’énergie, des flux de données, etc.)
- à l’échelle globale, ils peuvent majorer la réduction d’émission de 52 % (les entreprises peuvent réduire les surfaces proportionnellement au nombre de télétravailleurs dans l'entreprise) 3
- Lorsque l’on télétravaille, il est essentiel de faire attention à son impact numérique en évitant le surréquipement et le renouvellement précoce car le secteur du numérique c'est :
- en France, 15,9 % des émissions de GES générées par les data centers, 5,5 % par les infrastructures réseau et 78,7 % par les terminaux des utilisateurs (dont 65 % rien que pour leur fabrication et 13 % pour leur utilisation) 6
- 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 8 % d’ici 2025 au rythme actuel 1
- un secteur en augmentation constante avec près de 2 fois plus d’objets connectés chez les européens aujourd’hui par rapport à 2016 4
- 72 % des français ayant fait du télétravail pendant le confinement (qu’ils soient primo télétravailleurs ou non) aimeraient que cette pratique soit pérennisée 5
Explication
Mis en place massivement pendant le confinement (41,6 % des actifs français ont télétravaillé durant cette période dont 25 % de primo-télétravailleur) et malgré des effets rebond nombreux, variés et parfois très significatifs 2, le télétravail apparaît maintenant comme un moyen efficace de réduire notre empreinte carbone individuelle. Cette réduction est d’autant plus significative pour ceux dont la mobilité quotidienne s’articule autour d’un usage de la voiture individuelle.
Cependant, la mise en place du télétravail doit être faite de manière réfléchie. En effet, cette pratique est soumise à de nombreux effets rebond défavorables. Tout d’abord, il est fréquent que la diminution des émissions de GES induite par l’usage réduit de la voiture ne soit pas aussi marquée. En effet, de nombreux trajets devant être réalisés chaque jour (aller chercher les enfants à l’école, aller à la poste, faire les courses) venaient s’insérer dans les trajets domicile-travail quotidiens. En télétravail, ces trajets sont toujours réalisés et le sont très souvent via la voiture individuelle. Un autre effet rebond, bien connu du télétravail, provient de l'achat de nouveaux équipements informatique, de notre (sur)consommation d’énergie et dans une moindre mesure de « données numériques ». En effet, même si de nombreux usages restent identiques, le télétravail augmente considérablement le besoin en visio-conférence ainsi que l’utilisation de ressources de stockage en ligne (cloud, etc.). Ainsi, afin de limiter l’impact GES du travail à distance, il existe plusieurs comportements à adopter (à ce sujet n’hésitez pas à consulter la fiche dédiée à l’usage numérique responsable). En premier lieu il est absolument nécessaire de préserver les nouveaux équipements achetés ou de se tourner pourquoi pas vers des équipements reconditionnés car la phase de fabrication des équipements représente la grande majorité de l'impact. Sur les usages, sans lister tous les écogestes possibles vous pouvez :
- essayez d’utiliser les clouds avec modération. Pour cela, vous pouvez désactiver les transferts automatiques de données, trier et stocker uniquement le nécessaire, stocker de préference sur disque dur externe ou ordinateur.
- vous pouvez également, lors de visioconférence, limiter au maximum l’usage de la visio et préférer un simple usage audio. Cela permet de réduire significativement la consommation de bande passante.
- travailler en wifi (ou directement en filaire pour l'ordinateur, c’est-à-dire avec un câble Ethernet) plutôt que via les données « mobiles ». L’impact GES d’un giga-octet de données est bien plus important quand ces dernières sont transférées via un réseau mobile plutôt que via un réseau fixe.
Enfin, il est fondamental de planifier correctement la mise en place du télétravail dans le cas où cette pratique serait amenée à se pérenniser. Même si l’expérience des télétravailleurs français (durant la crise sanitaire de 2020, qu’ils soient primo télétravailleurs ou non) se révèle largement positive – c’est en effet 72 % des français interrogés par une étude ADEME qui souhaiteraient télétravailler plus souvent 5- il n’est pas rare que la dynamique de travail s’en trouve profondément affectée. Bien géré, le travail peut améliorer la gestion du stress et la concentration, comme le met en avant la même étude où 62 % et 60 % des télétravailleurs réguliers estiment que le télétravail permet respectivement une meilleure gestion du stress et une meilleure concentration. A l'inverse, l'expérience des primo télétravailleurs durant cette année particulière, est plus mitigée. Même si la majorité considère que la plupart des aspects de leur vie professionnelle ont été améliorés ou inchangés par le télétravail, 41 % estiment néanmoins que cela a été une source de stress supplémentaire et qu’il était difficile de trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Passer à l’action
Pour négocier la mise en place du télétravail : cadremploi.fr.